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Cinq questions à Annick Balocco, directrice de Medair France :
Pourquoi parle-t-on de crises oubliées ?
Une crise oubliée désigne une situation grave et prolongée qui peut toucher des millions de personnes vulnérables dans le silence. Souvent situées dans des zones reculées, inaccessibles, affectées par des conflits prolongés ou par des catastrophes naturelles, ces crises restent oubliées, faute de couverture médiatique et d’intérêt international. Pourtant, les besoins sont immenses : accès à l’eau, nourriture, soins de santé... Ces crises laissent des millions de personnes souffrir et même mourir dans l'ombre parce que leurs besoins vitaux ne sont pas satisfaits.
Depuis combien de temps êtes-vous présents en République démocratique du Congo, et quelles sont les actions mises en place ?
Nos équipes sont présentes en République démocratique du Congo depuis plus de 27 ans et ont acquis une grande connaissance de ce terrain complexe. Dans l’est de la RDC, où les conflits provoquent des déplacements de masse, Medair a apporté une aide humanitaire vitale à plus de 839 000 personnes en 2023. Medair améliore l’accès à l’eau potable et à l’hygiène et soigne gratuitement les populations. Les femmes peuvent accoucher en toute sécurité, les enfants malnutris sont pris en charge et nous luttons contre les épidémies (Mpox, Cholera) dans les zones de grandes crises.
Vous œuvrez également en Afghanistan, quelles sont vos principales missions dans ce pays ?
Sécheresse prolongée, inondations soudaines, conflits sans fin, pauvreté extrême, crise économique… Les Afghans sont confrontés à une situation humanitaire catastrophique. Depuis des années, Medair améliore l’accès à l’eau potable, apporte des soins de santé et de nutrition gratuits, ainsi qu’un soutien psychologique. Nous développons également des aides financières pour permettre aux familles d’acheter de la nourriture et des articles essentiels et ainsi faire face à la saison d’hiver, où les stocks de céréales sont épuisés, tandis que les prix des denrées alimentaires atteignent leur pic.
Medair a une équipe à Madagascar, quel est son travail ?
Nous travaillons dans la région Androy, dans le sud de l’île, l’une des régions les plus arides du pays. Nous répondons aux besoins vitaux, notamment pour donner accès à l’eau potable. Notre équipe d’urgence est déployée lorsqu’une catastrophe naturelle frappe le pays (comme les cyclones fréquents). Nous travaillons aussi sur la mise au point de systèmes d’alerte précoce pour prévenir et préparer les populations aux catastrophes imminentes.
Vous êtes également présents au Soudan du sud. Dans quels domaines agissez-vous principalement ?
Au Soudan du Sud, les projets de Medair répondent notamment aux besoins essentiels des communautés affectées à Leer et Pibor. Nous intervenons principalement dans les domaines de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène mais aussi dans le secteur de la santé et de la nutrition. Parallèlement, nous apportons un soutien psychologique et psychosocial pour aider les populations traumatisées. Pour faire face à la crise nutritionnelle, nous avons des centres de stabilisation à Leer et à Pibor. Nous avons également sur place une équipe d’urgence qui met en œuvre des interventions multisectorielles en consortium avec d’autres ONG internationales et locales.
