L'intervention salvatrice de Medair à Leer
Une crise négligée
Le sort de la population du Sud-Soudan fait rarement les gros titres de la presse internationale, l'attention des médias se portant généralement sur d'autres zones de crise. La pénurie de fonds qui en résulte oblige les acteurs humanitaires, dont Medair, à réduire leur réponse sur place, alors que les besoins de la population ne cessent d'augmenter. Le Sud-Soudan est donc l'un des pires dilemmes humanitaires de notre époque. Au moment où vous lisez ces lignes, la région est déchirée par un conflit violent qui s'inscrit dans la dure réalité de la crise climatique.
À Leer, dans le centre du pays, cette épée à double tranchant que sont les catastrophes naturelles et celles causées par l'homme, fait des ravages dans la vie des habitants. Des inondations plus importantes que d'habitude, liées au changement climatique, emportent les récoltes et les maisons, tandis que pendant la saison sèche, les conflits obligent d'innombrables familles à se déplacer. Privées de leurs moyens de subsistance, ces familles sont contraintes de reconstruire leur vie loin de chez elles, dans des conditions éprouvantes, sans même disposer de produits de première nécessité.
Dans ce paysage sinistre, Medair se tient aux côtés des plus vulnérables à Leer. Nous sommes sur le terrain, pour offrir une aide d'urgence vitale dans les domaines de la santé, de la nutrition, de l'eau et de l'assainissement.
L'histoire de Nyamuch et de son fils Majok n'est qu'une illustration parmi tant d'autres de l'impact profond de notre travail au Sud-Soudan, où 9 millions de personnes sur une population de 12,4 millions d'habitants ont besoin d'une aide humanitaire et où 2 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays.
Le chemin de Nyamuch vers l'espoir
Nyamuch et son fils Majok ont fait une heure de marche pour atteindre l'un des centres de soins de Medair, leur seul et unique point d'accès aux soins médicaux. À cause des combats, leur maison a été détruite, leur bétail volé et leur vie anéantie. Nyamuch est toujours hantée par ce traumatisme et pleure la vie qu'elle a perdue.
"Notre vie a complètement changé. Nous n'avons ni revenu, ni maison. Nous dépendons de l'aide alimentaire des agences des Nations unies pour survivre. Sans les traitements offerts ici, mon enfant ne pourrait bénéficier de soins médicaux. Depuis que nous avons été déplacés, nous souffrons de maladies étranges que nous n'avions jamais eues auparavant", explique Nyamuch, la voix empreinte de tristesse.
La réalité est dure pour Nyamuch et sa famille. Les combats les ont forcés à fuir leur village avec pour seul bagage les vêtements qu'ils portaient ce jour-là. Pour la jeune femme, le traumatisme ne réside pas seulement dans la perte de sa maison et de ses moyens de subsistance, mais aussi dans la lutte quotidienne pour survivre dans un nouvel environnement hostile.
Malgré ces difficultés, la clinique de Medair est une bouée de sauvetage. Nyamuch a amené Majok ici à plusieurs reprises, pour recevoir des soins précieux de la part de notre équipe dévouée.
"Aujourd'hui, Majok est tombé malade pendant la nuit, il souffre de diarrhée et de toux. Chaque fois que nous sommes venus ici, le traitement a bien fonctionné, alors je suis venue aujourd'hui en sachant qu'il pourrait être soigné", explique la mère.
Au Sud-Soudan, la diarrhée peut rapidement mettre en danger la vie des jeunes enfants si elle n'est pas traitée rapidement. Pourtant, avec les bons soins, elle est facilement gérable. L'infirmier William, expérimenté dans le traitement de la diarrhée aqueuse aiguë, rassure Nyamuch. "Je prescris à Majok un sel de réhydratation orale et du sulfate de zinc. Grâce à ces médicaments, il se rétablira rapidement. Veillez à ce qu'il boive beaucoup, et Majok se portera bien".
Le soulagement de la jeune maman est palpable. "Je suis tellement reconnaissante pour les soins médicaux prodigués ici. Cette clinique est une bouée de sauvetage pour toute notre communauté. L'établissement le plus proche est beaucoup plus éloigné et y aller nous coûterait plus cher. Je suis sûre que Dieu vous récompensera pour votre travail et votre service auprès des gens d'ici".
Un soutien essentiel pour une communauté résiliente
La réalité quotidienne des familles de Leer témoigne de la résilience et de la force des habitants du Sud-Soudan. Mais elle met également en lumière le besoin critique d'aide humanitaire et les services essentiels fournis par des organisations comme Medair. Chaque jour, nous sommes témoins du pouvoir des soins de santé, non seulement pour guérir les corps, mais aussi pour redonner espoir et dignité.
L'histoire de Nyamuch et de Majok nous rappelle avec force le rôle essentiel que Medair joue dans ces régions isolées et touchées par les conflits. Depuis le début de l'année, notre équipe a soigné plus de 5 000 enfants de moins de cinq ans pour des maladies courantes dans nos centres de santé à Leer. Le soutien de nos généreux donateurs nous permet de continuer.
Notre compassion nous aide à poursuivre notre tâche dans les moments difficiles. Nous défendons la dignité de ceux que nous aidons, en traitant chacun avec respect et en reconnaissant sa valeur intrinsèque.
Notre statut d’organisation indépendante nous permet d'opérer dans des zones touchées par des conflits, en apportant une aide basée uniquement sur les besoins, sans prendre parti. Par nos efforts et notre engagement, nous apportons de la joie et voyons les sourires comme un témoignage de reconnaissance et d’espoir.
Les histoires, comme celle de Nyamuch et Majok, souligne l'importance vitale de notre travail. Avec votre aide, nous pouvons continuer à sauver des vies, à rétablir la santé et à apporter de l'espoir au cœur du Sud-Soudan en ces temps de crise financière internationale. Votre soutien n'est pas un simple don, c'est une bouée de sauvetage pour des familles afin de guérir, d’espérer et de s'épanouir à nouveau.
Les services de santé de Medair à Leer sont financés par l'USAID, l'UNICEF, le PAM, la SSHF/OCHA et de généreux donateurs privés.
Ce contenu a été produit à partir de ressources recueillies par le personnel de Medair sur le terrain et au siège. Les opinions exprimées ici n'engagent que Medair et ne doivent en aucun cas être considérées comme reflétant l'opinion officielle d'une autre organisation.