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Rencontre avec Bonshi MUSHUMO
Médecin Urgentiste Chez Medair
Nous sommes partis à la rencontre du Dr Bonshi, qui est médecin urgentiste chez Medair RDC depuis 2017. Il a été impliqué sur plusieurs urgences humanitaires à l’est de la RDC. Bientôt 40 ans, Bonshi est marié et père de 3 enfants dont une magnifique petite fille qu’il appelle affectueusement Alex ; il vit sa passion de servir en allant dans les villages les plus reculés pour soigner les populations difficilement accessibles. Dr. Mushumo Bonshi a accepté de répondre à quelques questions :
D’où venez-vous, quelle est votre formation et votre expérience ?
Je suis né et j’ai grandi à Goma ; je suis Médecin de Formation, finaliste de l’Université catholique de Bukavu, une ville voisine de Goma ou j’ai eu mon diplôme. J’ai d’abord œuvré comme Médecin traitant dans les structures sanitaires publiques, cinq ans après j’ai rejoint Medair en tant que médecin urgentiste.
Comment avez-vous entendu parler de Medair ?
J’ai connu Medair lors d’une urgence sanitaire du paludisme et choléra à Ngomashi et Mahya deux milieux très enclavés du territoire de Masisi où aucune organisation n’avait déjà foulé les pieds. Medair y apportait une aide médicale en soutenant de petites structures sanitaires.
Comment avez-vous décidé de rejoindre Medair ?
Je m’étais décidé de rejoindre Medair non seulement pour changer mon statut, mais aussi pour participer à cette œuvre unique en son genre, celle de suivre les plus démunis dans des endroits très reculés, inaccessibles, abandonnés même par le Gouvernement. Voyant l’engagement de Medair d’apporter un secours de qualité, cette détermination m’avait beaucoup marqué.
“Mais tout ça n’est pas à la hauteur de la joie parfaite qui nous anime, un bonheur de savoir qu’on participe à soulager les souffrances’’
Parlez-nous de votre travail – imaginez le raconter à quelqu’un qui n’a jamais travaillé sur le terrain.
Concernant mon travail : j’avoue qu’il n’est pas facile (rire). Il faut souvent abandonner sa famille en ville, aller dans les villages, escalader des grandes montagnes, traverser des grandes rivières sur des ponts de fortune, traverser des forêts denses pour enfin passer des nuits dans des maisons non commodes. Mais tout ça n’est pas à la hauteur de la joie parfaite qui nous anime, un bonheur de savoir qu’on participe à soulager les souffrances d’un malade dont le corps et l’âme souffrent à cause de la douleur et du désespoir : un sourire que je réussi à arracher sur un visage pour moi c’est une victoire. Nous participons à restaurer leur santé, leur dignité voilà à quoi ressemble notre travail sur terrain.
Où avez-vous travaillé avec Medair ?
Ces dernières années, j’ai travaillé sur plusieurs interventions de réponse rapide aux mouvements des populations. Nous étions à Butale et Kibarizo, dans la Zone de Santé de Mweso dans le Masisi, à Pinga et Mpety dans la Zone de santé de Pinga, a Hombo Nord dans le Walikale, à Birambizo dans le Rutchuru. Au Sud Kivu nous étions à Uvira, Bunyakiri et Kalehe. Nous étions aussi dans la Zone de santé de Mangala dans le territoire de Djugu dans la Province de l’Ituri. Nous sommes arrivés jusqu’à Bafwasende dans le Tshopo.
Entre autres, j’ai travaillé aussi sur des interventions dans plusieurs villages du Sud Lubero, dans les profondeurs du territoire de Walikale et de Masisi.
Les meilleurs aspects du travail ?
Travailler avec Medair me donne cette sensation de participer à une grande mission à laquelle Dieu prend plaisir, c’est le meilleur aspect de mon travail.
Les aspects les plus difficiles ?
En générale, être humanitaire dans la région de l’est de la RDC, région en proie aux conflits armés n’est pas une chose facile. En ville comme au village, le danger peut surgir de n’importe où ; mon travail se déroule parfois dans des milieux contrôlés par des groupes armés et par-dessus tout ; les routes qui ne sont pas praticables, des milieux difficiles à joindre. cependant nous veillons à rester sur nos gardes chaque fois en s’assurant qu’on a fait l’essentiel qu’on pouvait faire.
“Nous sommes amenés à changer chaque mois les modes de vie, s’adapter à différentes cultures’’
Anecdotes/observations intéressantes sur la vie et le travail sur le terrain ?
Sur le travail de terrain, c’est une aventure très intéressante. Nous côtoyons la profonde misère, nous palpons la souffrance des peuples et leurs désespoirs de vivre d’une part et d’autre part nous sommes très soulagés lorsque nous apportons un petit sourire à ses cœurs meurtris grâce à l’aide que nous leurs apportons. Nous sommes amenés à changer fréquemment de mode de vie, et à s’adapter à différentes cultures dans nos mouvements sur le terrain.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui envisagerait de devenir travailleur humanitaire pour Medair ?
Comme conseils, il faut s’assurer d’être un humanitaire, de bien préparer l’esprit car chez Medair qu’on soit dans un bureau ou sur le terrain tout concourt à un seul objectif : servir les communautés que nous assistons. Chez Medair c’est aussi une école de savoir vivre, du savoir être humanitaire, une école de renforcement de la foi chrétienne et une école de renforcement de capacité dans la prise en charge des vies brisées et surtout le travail en équipe, pilier de toute réussite.