Vivre au milieu des bombardements
Oleksandr se souviendra toujours du 13 mai 2023 comme du jour où tout a basculé. Il raconte : “Tôt ce matin-là, vers 4 heures, je me suis réveillé en entendant ce qui semblait être une mobylette descendant la rue, mais qui malheureusement ne l’était pas. J’ai immédiatement compris qu’il s’agissait d’un missile en vol. Ayant aussi entendu des coups de feu, je suis sorti, légèrement habillé, pour voir ce qui se passait. J’ai vu un éclair très lumineux dans le ciel qui est ensuite devenu rouge.”
La première onde de choc a projeté Oleksandr sous le banc. Toutes les fenêtres de sa maison se sont brisées et le verre a été complètement soufflé. Oleksandr a réussi à rentrer en courant dans la maison, à enfiler une veste et, alors qu’il s’apprêtait à quitter la maison, une deuxième explosion s’est produite. “Ma voisine Valentyna est sortie de chez elle en courant. Je lui ai dit que nous devions absolument partir parce que nous avions vu un énorme panache de fumée et beaucoup d’éclairs rouges.
Nous avons alors rassemblé quelques affaires et avons couru vers la partie la plus sûre du village”.Le lendemain, Oleksandr et ses voisins sont retournés prudemment chez eux pour évaluer les dégâts. Il raconte : “Quand j’ai vu ma maison, j’ai été horrifié. La grange était complètement détruite, le toit s’était effondré et gisait sur le sol, le garage était très endommagé. Les portes étaient grandes ouvertes et les serrures bloquées. Je me souviens avec effroi de l’état de la maison. Mon seul soulagement était que ma femme travaillait en ville à ce moment là, ce dont j’étais reconnaissant à Dieu.”
Halyna, l’épouse d’Oleksandr, nous raconte à son tour que depuis l’attaque, les habitants de leur rue laissent tous les portes de leur maison déverrouillées afin de pouvoir sortir rapidement en cas d’urgence : “Nous garons désormais nos voitures sur la route pour pouvoir partir rapidement en lieu sûr. Notre petit-fils a été traumatisé par le bruit et l’horreur. Aujourd’hui, en cas d’alerte au raid aérien ou de bruits forts, il se couvre les oreilles avec ses mains et tremble de manière incontrôlée. Nous avons envisagé de l’emmener chez un spécialiste pour l’aider à surmonter cette peur. Si nous, adultes, avons peur, imaginez ce que vivent les enfants”.
“Ce matin, une alarme s’est déclenchée alors que nous étions encore au lit. J’ai demandé à ma femme Halyna de prévenir les ouvriers qui avaient réparé notre toit jusque tard dans la nuit. Environ 15 minutes plus tard, nous avons entendu une explosion et vu les traces de tirs de roquettes à proximité. Nous étions terrifiés”, raconte Oleksandr.
Le couple a financé lui-même la réparation de deux pièces de la maison, mais il en reste d’autres à restaurer. “Avec de l’argile,nous avons colmaté toutes les fissures. Mon mari et moi avons même rehaussé les plafonds des pièces pour rendre la maison à nouveau habitable. L’aide de Medair a vraiment été une bouée de sauvetage pour nous permettre de finir nos travaux.“, poursuit Halyna.
À la fin de notre conversation, Oleksandr medit, le sourire aux lèvres : “Nous nous sommes préparés mentalement à la possibilité que les bombardements s’intensifient à l’approche de l’hiver, mais nous sommes mieux préparés que l’année dernière. Nous avons des plans de secours au cas où il n’y aurait plus d’électricité ou de chauffage. Nous avons fait des provisions de bandes LED, de bois de chauffage et même d’un générateur.”
Cette expérience éprouvante met en lumière la résilience, la détermination à reconstruire et la persévérance d’Oleksandr et d’Halyna. Un témoignage poignant de la force de l’esprit humain face à l’adversité.
L’engagement actif de Medair dans la réparation d’habitations endommagées par un tir de missile, dans la région de Khmelnytskyi, est essentiel pour aider les populations avant l’arrivée de l’hiver. Il permet de protéger les habitants des températures hivernales rigoureuses et de la pluie, et d’améliorer leur qualité de vie. Le soutien de Medair renforce la résilience de ces communautés en aidant les gens à vivre le mieux possible dans un contexte de conflit.
Les services de Medair dans la région de Khmelnytskyi, dans l’ouest de l’Ukraine, sont financés par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Ce contenu a été produit à partir de ressources recueillies par le personnel de Medair sur le terrain et au siège. Les opinions exprimées ici n’engagent que Medair et ne doivent en aucun cas être considérées comme reflétant l’opinion officielle d’une autre organisation.