Une résilience accrue : Le retour social sur investissement, moteur du changement durable
La baisse du financement public et ses conséquences
Aperçu des tendances actuelles
- Réduction des allocations : Au cours des dernières années, le financement insitutionnel de l'aide humanitaire a connu une baisse notable. Cette tendance est due à l'évolution des priorités politiques, aux contraintes économiques et à l'augmentation des dépenses intérieures.
- Alignement sur la politique étrangère : Les financements gouvernementaux sont de plus en plus alignés sur les objectifs de la politique étrangère, donnant la priorité aux intérêts stratégiques plutôt qu'aux besoins humanitaires. Ce changement a souvent pour conséquence l’orientation des fonds vers des régions d'importance géopolitique plutôt que vers des zones où les crises humanitaires sont les plus urgentes.
Impact des événements mondiaux
- Conflit en Ukraine : Le conflit en Ukraine a considérablement influencé les priorités de financement au niveau mondial. De nombreux gouvernements ont réorienté les budgets d'aide pour soutenir l'Ukraine, ce qui a entraîné une réduction du financement sur d'autres crises humanitaires. Cette réaffectation a pesé sur les ressources et sur la capacité des organisations à répondre aux urgences dans d'autres régions.
Analyse de l'impact
- Diminution des programmes : La réduction des financements a contraint de nombreuses organisations humanitaires à revoir leurs programmes à la baisse, limitant ainsi leur capacité à atteindre les populations vulnérables.
- Défis opérationnels : Les organisations sont confrontées à des défis opérationnels accrus, notamment des réductions de personnel, des ressources limitées et l'incapacité de maintenir les services essentiels.
- Concurrence accrue : La diminution des fonds disponibles entraîne une concurrence accrue entre les organisations humanitaires pour l'obtention de ces ressources limitées, ce qui peut être source de conflits et d'inefficacité.
Études de cas
- Exemple 1 : Crise des réfugiés syriens : Les coupes budgétaires ont eu un impact significatif sur les programmes d'aide aux réfugiés syriens, entraînant une réduction de l'aide alimentaire, des services de santé et des possibilités d'éducation.
- Exemple 2 : Afrique subsaharienne : dans des régions comme l'Afrique subsaharienne, la diminution des financements a entraîné la fermeture de plusieurs programmes de santé et de nutrition, ce qui a aggravé la crise humanitaire.
Implications à long terme
- Inquiétudes quant à la durabilité : Le déclin du financement soulève des inquiétudes quant à la durabilité des efforts humanitaires, car les organisations luttent pour maintenir des projets à long terme sans un soutien financier stable.
- Nécessité d'innover : Pour s'adapter à ces défis, les organisations humanitaires doivent innover et trouver d'autres sources de financement, telles que les partenariats avec le secteur privé et les contributions philanthropiques.
Introduction du retour social sur investissement (SROI)
Application au secteur du développement et aux moyens de subsistance
- Améliorer l'efficacité des programmes : Le SROI est un outil puissant permettant d’évaluer l'impact des initiatives de développement et des moyens de subsistance. En transférant le pouvoir décisionnel des responsables de la mise en œuvre des projets aux personnes bénéficiaires, les organisations peuvent plus facilement démontrer l’impact et la valeur de leurs interventions car ce sont les bénéficiaires qui choisissent les résultats qu’ils veulent atteindre et qui fixent l’impact visé, soit ce qu’ils considèrent être les avantages sociaux, économiques et environnementaux à atteindre.
- Études de cas : Des exemples tirés de différents secteurs, tels que l'agriculture, l'éducation et les soins de santé, illustrent la manière dont le SROI peut mettre en évidence les avantages à long terme des projets, depuis l’augmentation des niveaux de revenus jusqu'à l'amélioration du bien-être de la communauté.
Complexité de la mesure des objectifs, de l'impact et des résultats
- Définir les mesures : Il est essentiel de fixer des objectifs clairs et mesurables pour que les calculs du SROI soient exacts. Il s'agit d'identifier des indicateurs clés de performance (ICP) qui reflètent l'impact réel des initiatives.
- Défis liés à la collecte de données : La collecte de données fiables peut s'avérer difficile, en particulier dans les régions isolées ou touchées par un conflit. Les organisations doivent investir dans des méthodes robustes de collecte et d'analyse des données pour en garantir l'exactitude.
Diverses méthodes de mesure
- Approches qualitatives et quantitatives : Le SROI combine des données qualitatives et quantitatives pour fournir une vue d'ensemble de l'impact d'une initiative. Ces données comprennent des entretiens avec les parties prenantes, des sondages et des indicateurs financiers.
- Problèmes de normalisation : L'absence de méthodes normalisées peut entraîner des incohérences dans les calculs du SROI. L'élaboration de lignes directrices sectorielles pourrait contribuer à résoudre ce problème et à améliorer la comparabilité.
Inquiétudes concernant l'écoblanchiment de l'impact social
- Authenticité et transparence : L'écoblanchiment, qui consiste pour les organisations à exagérer leur impact social pour attirer des financements, suscite de plus en plus d'inquiétudes. Il est essentiel de garantir la transparence et l'authenticité des rapports SROI pour préserver la crédibilité.
- Vérification par un tiers : L'engagement d'auditeurs indépendants, dont le travail est de vérifier les calculs du SROI, peut renforcer la confiance et démontrer un véritable engagement en faveur de l'impact social.
Tirer parti du SROI pour attirer les bailleurs de fonds non traditionnels
Émergence des mécanismes du marché de l'impact social
- Des plateformes innovantes : L'essor des places de marché à impact social a créé de nouvelles voies de financement. Ces plateformes mettent en relation des projets humanitaires et des investisseurs à la recherche de rendements sociaux mesurables.
- Visibilité et portée : En présentant les mesures du SROI, les organisations peuvent améliorer leur visibilité sur ces plateformes, attirant ainsi un plus grand nombre de bailleurs de fonds intéressés par les investissements à impact.
Réduction des risques pour les portefeuilles de financement
- Atténuation des risques : Le SROI fournit un cadre permettant d'évaluer les risques et les bénéfices potentiels des projets humanitaires. Cela aide les bailleurs de fonds à prendre des décisions éclairées, en réduisant le risque perçu associé à leurs investissements.
- Diversification : En démontrant les divers avantages de leurs initiatives, les organisations peuvent attirer les bailleurs de fonds qui cherchent à diversifier leurs portefeuilles avec des investissements socialement responsables.
Financer les mécanismes de préparation des projets
- Accès aux ressources : Les mécanismes de préparation offrent des financements permettant de développer et affiner les projets avant de commencer à chercher des gros financements. Le SROI peut contribuer à l’obtention de ce type de financement initial en démontrant l'impact potentiel du projet.
- Amélioration de la conception des projets : Grâce au financement des phases initiales des projets, les organisations peuvent concevoir des projets plus solides, intégrant des mesures de SROI pour garantir la durabilité et l'efficacité à long terme.
Construire des programmes humanitaires durables et résilients Importance de la diversification des portefeuilles
- Atténuation des risques : Dépendre d'une seule source de financement peut s'avérer risqué. La diversification des sources de financement assure la stabilité et réduit le risque d'un manque à gagner soudain.
- Flexibilité accrue : Un portefeuille diversifié permet aux organisations de s'adapter à des circonstances changeantes et de saisir de nouvelles occasions de croissance et d'impact.
Poursuite de financements privés pour garantir notamment l'indépendance de l’organisation
- L'autonomie : Les financements privés sont essentiels au maintien de l'indépendance des organisations humanitaires. Ils leur permettent d'agir sans influence de la part d'une seule entité.
- Des opérations durables : Un financement privé constant garantit la poursuite ininterrompue des programmes essentiels, même lorsque le financement public fluctue.
Une plus grande impartialité dans l'attribution des fonds publics
- Allocation en fonction des besoins : Les fonds publics devraient être alloués en fonction des besoins humanitaires plutôt que des alliances politiques. Cela permettrait de veiller à ce que l'aide parvienne aux populations les plus vulnérables.
- Soutien équitable : La promotion de l'impartialité dans les décisions de financement favorise la confiance et la crédibilité, tant auprès des bénéficiaires que de la communauté internationale dans son ensemble.
En conclusion, alors que le financement humanitaire continue de fluctuer, il est essentiel que les organisations s'adaptent et adoptent des approches innovantes, comme le retour social sur investissement (SROI). En mesurant et en démontrant rigoureusement les avantages à long terme de nos interventions, nous pouvons non seulement garantir une utilisation efficace des ressources, mais aussi attirer diverses sources de financement de la part d'entreprises partenaires, d'investisseurs et de particuliers avec de gros moyens. Cette orientation stratégique sur le SROI nous permettra de mettre en place des programmes plus durables et plus résistants, rendant encore plus efficace l’aide humanitaire que nous déployons. Alors que nous sommes confrontés à la baisse des financements publics, l'exploitation du SROI sera une étape cruciale pour assurer l'avenir de nos efforts et maximiser les changements positifs que nous apportons aux communautés bénéficiaires.